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Base de connaissances

Fermer son Entreprise Individuelle en Suisse : guide complet

Dari Podhur, Conseiller
22 Peut, 2025

Table des matières

Introduction

Prendre la décision de fermer son entreprise individuelle (EI) n’est jamais une étape facile. Qu’il s’agisse de difficultés financières, d’un changement de vie, d’un départ à la retraite ou simplement d’une volonté de passer à une autre forme juridique, cette démarche exige réflexion, méthode et précision.

En Suisse, la procédure de radiation d’une entreprise individuelle reste simple et accessible, mais elle nécessite tout de même le respect de certaines obligations administratives. Cela inclut la communication avec le Registre du Commerce, la désaffiliation de l’AVS, et parfois le règlement de dettes ou la transmission d’une partie de l’activité.

Ce guide complet vous aide à comprendre :

  • Les raisons qui justifient une fermeture volontaire ;
  • Le bon moment pour mettre fin à votre activité ;
  • Les démarches officielles à suivre ;
  • Les implications juridiques et administratives de cette décision.
Cette décision peut également être précédée par une réflexion approfondie, à l’aide d’une Analyse SWOT, pour évaluer les forces, faiblesses, opportunités et menaces de votre activité actuelle.

Que vous arrêtiez votre entreprise pour repartir sur de nouvelles bases ou que vous planifiiez votre départ à la retraite, il est essentiel d’aborder la fermeture avec lucidité et stratégie.
Pourquoi fermer son entreprise individuelle ?

Pourquoi fermer son entreprise individuelle ?

Plusieurs circonstances peuvent amener un entrepreneur à mettre fin à son activité. Certaines sont choisies, d’autres imposées. On distingue généralement deux grandes catégories de causes :
  • Les causes volontaires, comme un changement de cap professionnel, une nouvelle opportunité, un départ à la retraite, ou une décision stratégique de transformation juridique.
  • Les causes involontaires, telles qu’un manque de rentabilité, une conjoncture économique défavorable ou encore l’absence de repreneur.
L’un des avantages majeurs de l’entreprise individuelle est qu’elle peut être fermée à tout moment, sans qu’il soit nécessaire de passer par une liquidation formelle complexe. Dans ce cadre, vous pouvez envisager de créer une Société Anonyme, mieux adaptée à des ambitions de croissance ou de structuration juridique. Cette flexibilité permet d’agir rapidement lorsque la situation l’exige.

Cependant, une décision aussi importante ne doit jamais être prise à la légère. Il convient d’évaluer chaque aspect – économique, personnel, juridique – avant d’engager le processus de radiation.

Les 8 raisons les plus courantes

1. Manque de rentabilité

La rentabilité est un indicateur central dans toute activité commerciale. Lorsqu’une entreprise individuelle génère des revenus insuffisants pour couvrir ses charges fixes et variables, il devient difficile de maintenir l’activité sans s’exposer à un surendettement. Le manque de rentabilité peut découler de plusieurs facteurs : faible demande, prix trop bas, marges réduites, coûts d’exploitation trop élevés ou encore gestion inefficace.

Dans ce contexte, il peut être préférable de cesser l’activité avant que la situation financière ne se dégrade davantage. Fermer permet de limiter les pertes, d’éviter les procédures de poursuite, et de se repositionner sur une nouvelle activité plus viable.

2. Conjoncture économique difficile

Les crises économiques, les hausses de prix de l’énergie, les changements de consommation ou encore les effets de la mondialisation peuvent fragiliser les indépendants. Une conjoncture défavorable rend parfois impossible le maintien de l’activité, même si le modèle d’entreprise reste pertinent en temps normal.

La fermeture dans ce cas permet de préserver ses ressources personnelles, de se réorganiser et d’attendre un contexte plus favorable pour relancer une nouvelle activité ou opter pour un emploi salarié. Mieux vaut agir en amont que subir une situation de blocage prolongé.

3. Mauvaises perspectives commerciales

Parfois, ce n’est pas le présent qui pose problème, mais l’avenir qui s’annonce incertain : une évolution du marché défavorable, l’arrivée de concurrents puissants, la disparition progressive d’un besoin ou encore des changements réglementaires. Anticiper cette tendance et décider de fermer pendant que l’activité est encore viable peut être une décision stratégique.

Cela évite une dégradation progressive des résultats, permet une fermeture ordonnée et facilite la reconversion vers une nouvelle opportunité. Dans certains cas, c’est aussi l’occasion de vendre un stock, un fichier client ou un site web avant perte de valeur.

4. Départ à la retraite

Beaucoup d’entrepreneurs individuels décident de fermer leur activité à l’approche de la retraite. Si l’entreprise est fortement liée à la personne (sans employés, sans local séparé, sans éléments cessibles), il est souvent plus simple de radier l’EI plutôt que d’essayer de la transmettre.

Il faut cependant penser à clôturer l’activité correctement : résiliation des assurances, déclaration de radiation auprès du registre du commerce, notification à l’AVS, déclaration fiscale finale… Une bonne planification permet de sortir de l’activité en toute conformité, tout en préservant les droits à la retraite.

5. Absence de successeur

Dans certaines situations, l’entrepreneur souhaiterait transmettre son entreprise, mais ne trouve aucun repreneur potentiel. Cela peut être dû à la nature très personnelle de l’activité, à une clientèle difficilement transférable, ou à une spécialisation trop pointue. L’absence de repreneur peut aussi résulter du manque d’intérêt des héritiers ou de l’absence d’anticipation dans la planification successorale.

Fermer volontairement permet de garder le contrôle sur les modalités de fin d’activité, d’éviter un abandon non organisé et de respecter les obligations légales sans stress de dernière minute. C’est également l’occasion de solder proprement les engagements en cours.
Changement de carrière

6. Changement de carrière

Après plusieurs années d’exercice, certains entrepreneurs souhaitent se reconvertir, rejoindre une entreprise en tant que salarié, ou explorer une nouvelle voie professionnelle (enseignement, bénévolat, expatriation, etc.). L’activité indépendante peut avoir rempli un cycle de vie, mais ne plus correspondre aux aspirations personnelles.

Dans ce cas, mettre fin à l’entreprise permet de réorienter son énergie vers de nouveaux projets. Il est conseillé de bien anticiper la fin d’activité pour conserver une image professionnelle positive, et préparer sereinement la transition.

7. Création d’une nouvelle société

Il arrive fréquemment qu’un indépendant souhaite fermer son EI pour fonder une société (Sàrl ou SA). Ce changement est stratégique : il permet de séparer les patrimoines, de limiter la responsabilité personnelle, de structurer la croissance ou d’accueillir des partenaires. La création d’une société est alors précédée de la fermeture formelle de l’entreprise individuelle.

Ce processus nécessite une coordination administrative soignée : clôture comptable, radiation AVS, désinscription du registre, ouverture de la nouvelle entité, transfert éventuel des actifs (clients, contrats, locaux). Il est recommandé de se faire accompagner.

8. Changement de statut juridique

Enfin, une modification de statut juridique peut justifier la fermeture. Par exemple, un entrepreneur passe du statut d’indépendant à celui d’associé dans une société, ou devient employé dans sa propre société (suite à la transformation de son EI). Cela entraîne mécaniquement la radiation de l’entreprise individuelle, même si l’activité continue sous une autre forme.

Cette fermeture s’inscrit dans une logique d’évolution professionnelle, souvent anticipée. Elle ne marque pas la fin de l’entrepreneuriat, mais une nouvelle étape dans le développement du projet.
Contactez-nous et obtenez une consultation

Quel est le bon moment pour fermer ?

Fermer son entreprise individuelle est une décision importante qui doit être prise au moment opportun, ni trop tôt ni trop tard. Un bon timing permet de préserver ses finances, sa réputation et d’éviter des démarches urgentes ou mal anticipées.

Voici quelques indicateurs qui peuvent signaler qu’il est temps de fermer :

  • Les revenus deviennent irréguliers ou insuffisants, malgré des efforts constants ;
  • L’activité ne génère plus d’opportunités réelles à moyen terme ;
  • Les obligations fiscales ou sociales deviennent trop lourdes au regard des bénéfices ;
  • Vous n’avez plus la motivation nécessaire pour faire évoluer votre projet ;
  • Un nouveau projet professionnel plus aligné avec vos objectifs se présente ;
  • Vous anticipez des changements personnels (santé, famille, déménagement, retraite).
Un autre critère clé est la situation financière. Il est préférable de fermer tant que l’entreprise est solvable, afin d’éviter des poursuites ou des dettes en cascade. Une fermeture bien préparée vous permet de garder le contrôle et d’assurer une transition propre.

Enfin, certains entrepreneurs choisissent de fermer à un moment stratégique de l’année, par exemple en fin d’exercice fiscal. Cela facilite la comptabilité et la déclaration finale d’impôt. Certains outils comme le business model canvas peuvent aussi servir de support stratégique pour planifier l’après-fermeture ou un nouveau projet entrepreneurial.

Prendre le temps de réfléchir à ce moment charnière vous aidera à clôturer l’activité avec sérénité et professionnalisme.

Adam Abdellaoui

Hors-lieu
+41 (44) 5152530
Formalités pour fermer une EI

Formalités pour fermer une EI

Mettre fin à une entreprise individuelle en Suisse implique plusieurs démarches administratives, à effectuer dans un ordre précis. Même si la procédure est simplifiée par rapport à d'autres formes juridiques, elle doit être exécutée avec soin pour éviter des conséquences fiscales ou sociales. Par ailleurs, il convient de bien gérer la désaffiliation aux assurances sociales pour éviter toute réclamation ultérieure ou cotisation indue.

Contacter le Registre du commerce

Si votre entreprise individuelle est inscrite au Registre du commerce (ce qui est obligatoire dès CHF 100'000 de chiffre d’affaires annuel), vous devez faire une demande de radiation. Cette démarche s’effectue auprès de l’office cantonal compétent, généralement via un formulaire ou une lettre signée.

Il est nécessaire de fournir :

  • Une déclaration écrite signée demandant la radiation ;
  • Une preuve de cessation d’activité (ex. : dernière facture, attestation de fermeture de local) ;
  • Le cas échéant, une attestation de la caisse AVS confirmant la désaffiliation.
Le délai moyen de traitement varie entre 5 et 15 jours. Une fois la radiation effectuée, l'entreprise disparaît officiellement des bases de données publiques.

Désaffiliation de l’AVS

Tout entrepreneur doit également annoncer la fin de son activité à sa caisse de compensation AVS.

Cette étape permet de :
  • Cesser les appels d’acomptes AVS, AI, APG ;
  • Déclarer les revenus définitifs liés à la dernière année d’activité ;
  • Mettre à jour son statut (passage à une autre activité, retraite, etc.).
Il convient de remplir un formulaire de cessation d’activité indépendante et de l’accompagner des documents justificatifs (décompte final, arrêt des facturations, preuve de résiliation du bail, etc.).

La caisse de compensation calcule alors la cotisation définitive et clôture le dossier. Il est important d’effectuer cette démarche dans les 30 jours suivant la fin de l’activité pour éviter des cotisations indûment réclamées.
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Responsabilités post-fermeture

La fermeture officielle d’une entreprise individuelle ne signifie pas la fin immédiate de toutes les obligations. Certaines responsabilités persistent au-delà de la radiation administrative et doivent être prises en compte par l’ancien entrepreneur pour éviter tout litige ultérieur.

Dettes résiduelles et engagements contractuels

Même après la fermeture, l’entrepreneur reste personnellement responsable des dettes contractées pendant la durée de l’activité. Cela inclut les éventuels crédits, factures fournisseurs impayées, loyers commerciaux ou litiges en cours.

Il est donc crucial de :
  • Informer tous les partenaires de la fermeture ;
  • Régler ou négocier les soldes dus ;
  • Clôturer formellement les contrats ou abonnements encore actifs.
Un suivi rigoureux des paiements et des documents permet d’éviter les mauvaises surprises plusieurs mois après la fermeture. Il est aussi recommandé de tenir un état de situation précis jusqu’à l’apurement total des obligations.

Archivage comptable et fiscal

La loi suisse impose à tout entrepreneur de conserver pendant 10 ans les documents comptables et fiscaux liés à l’activité : factures, relevés bancaires, bilans, déclarations TVA, etc. Ces pièces peuvent être demandées en cas de contrôle ou de litige futur.

Il est recommandé de les numériser et de les stocker dans un espace sécurisé, avec accès facilité en cas de besoin ultérieur. En cas de changement de résidence ou d’activité, il est essentiel de notifier les coordonnées de stockage à l’administration fiscale.
Contrôles ou rappels postérieurs

Contrôles ou rappels postérieurs

Même après la radiation de l’entreprise, les autorités fiscales ou sociales peuvent :
  • Réaliser des contrôles rétroactifs ;
  • Réclamer des ajustements si des erreurs sont constatées ;
  • Émettre des rappels de cotisations ou d’impôts.
Ces sollicitations peuvent intervenir plusieurs mois ou années après la fermeture. C’est pourquoi il est essentiel de maintenir un contact avec les administrations compétentes et de traiter rapidement toute communication reçue. Ignorer un rappel peut entraîner des intérêts moratoires ou des poursuites injustifiées.

Responsabilité civile et professionnelle

Dans certains cas, des actions en responsabilité civile peuvent être intentées après la cessation d’activité (ex. : défaut de fabrication, erreur de conseil, préjudice causé). Si votre activité était exposée à ce type de risques, il est judicieux de conserver votre assurance responsabilité civile professionnelle active pendant quelques mois après la fermeture.

Certaines compagnies proposent des contrats de type “post-activité” pour couvrir cette période transitoire. Cette mesure de précaution peut éviter des frais juridiques importants en cas de recours différé d’un client ou d’un tiers.

Conclusion

Fermer une entreprise individuelle est une étape importante dans un parcours entrepreneurial. Bien qu’elle soit souvent chargée d’émotions ou de doutes, elle peut également marquer le début d’une nouvelle phase, plus alignée avec les objectifs personnels ou professionnels du fondateur.

La simplicité administrative de la fermeture d’une EI ne doit pas faire oublier l’importance de respecter les formalités obligatoires. Radiation du registre du commerce, désaffiliation AVS, clôture comptable, notification aux partenaires : chaque étape doit être menée avec rigueur. Un bon accompagnement permet d’éviter les pièges, les oublis et les désagréments postérieurs.

Il est aussi essentiel de prévoir les implications post-fermeture : gestion des documents, responsabilités résiduelles, contrôles potentiels, voire couverture juridique temporaire. Cette vigilance garantit une transition sereine et protège l’ancien entrepreneur contre d’éventuelles complications futures.

Enfin, fermer une entreprise n’est pas un échec : c’est souvent une décision stratégique. Elle peut ouvrir la voie à une reconversion, à une création de société, à un emploi salarié ou à une retraite bien méritée. Dans certains cas, ce changement peut être précédé ou suivi de la volonté de créer une entreprise individuelle sous une nouvelle forme ou dans un autre secteur. Ce choix permet de clôturer un chapitre pour en ouvrir un autre, en capitalisant sur l’expérience acquise.

Adam Abdellaoui

Hors-lieu
+41 (44) 5152530

FAQ : Fermer une entreprise individuelle

Oui, une entreprise individuelle peut être fermée à tout moment, sans procédure complexe de liquidation, à condition de respecter les démarches administratives obligatoires.
Avertissement juridique. Cet article ne constitue pas un conseil juridique et ne crée pas de relation avocat-client. Il est fourni uniquement à des fins d’information.
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