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Base de connaissances

Fiscalité des entreprises en Suisse

Dari Podhur, Conseiller
28 Peut, 2025

Table des matières

Introduction

Lorsque vous lancez une entreprise en Suisse, il est impératif d’anticiper avec précision l’ensemble des coûts que vous aurez à supporter. Élaborer un business plan cohérent suppose d’intégrer non seulement les dépenses liées à l’exploitation (salaires, fournitures, communication…), mais aussi les charges fiscales. Parmi elles, les impôts occupent une place significative. Si vous envisagez des apports non financiers à la constitution, il est pertinent de considérer la solution Créer une Sàrl ou SA avec apport, afin d’optimiser la structure de votre capital dès le départ.

Pour pouvoir planifier correctement vos dépenses, évaluer la rentabilité future de votre activité et rassurer d’éventuels investisseurs ou partenaires financiers, vous devez impérativement inclure l’impact fiscal dans vos prévisions financières. Comprendre les différents types d’imposition, leur mode de calcul, leur fréquence et leur niveau est donc une étape incontournable de votre projet entrepreneurial. Pour mieux anticiper ces aspects, il est conseillé de s’informer sur la Domiciliation d'entreprise, car le lieu d’implantation impacte directement la charge fiscale.

Alors quels impôts les entreprises suisses doivent-elles payer ? Comment varient-ils selon le statut juridique, la localisation ou le régime fiscal choisi ? Ce guide vous apporte une vision claire et synthétique de la fiscalité des sociétés en Suisse.
Une fiscalité en trois niveaux

Une fiscalité en trois niveaux

La Suisse applique un système d’imposition unique, réparti sur trois niveaux de juridiction : fédéral, cantonal et communal. Ce découpage crée des différences notables selon la région dans laquelle votre entreprise est établie.
  • Impôt fédéral : l’impôt sur le bénéfice est prélevé à un taux statutaire de 8,5 % pour les sociétés de capitaux (SA, Sàrl) et les coopératives. En ce qui concerne les associations, fondations, fonds d’investissement et autres personnes morales sans but lucratif, ce taux est réduit à 4,25 %.
  • Impôt cantonal : chaque canton dispose de sa propre autonomie fiscale. Les 26 cantons suisses appliquent donc des taux d’imposition différents sur le bénéfice et/ou le capital. Par exemple, le canton de Zoug est réputé pour ses taux très bas, tandis que Genève, Zurich ou Bâle affichent des taux plus élevés.
  • Impôt communal : à l’intérieur même des cantons, les communes peuvent ajouter un impôt communal supplémentaire. Là encore, le montant varie fortement d’une localité à une autre.
Bon à savoir : l’imposition est appliquée au lieu d’exercice réel de l’activité. Cela correspond généralement au siège social ou à l’endroit où se trouvent les principaux centres décisionnels ou opérationnels.
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L’impôt sur les bénéfices

Qu’est-ce que l’impôt sur les bénéfices ?
L’impôt sur les bénéfices (ou impôt sur le rendement) est prélevé sur le bénéfice net imposable réalisé par l’entreprise au cours de son exercice fiscal. Il s’applique dès que la société est inscrite au Registre du commerce.

Pour les sociétés de capitaux (SA, Sàrl), cet impôt est obligatoire. Il constitue l’un des postes de dépense les plus significatifs dans la gestion courante de l’entreprise. Il doit donc figurer dans le prévisionnel de votre business plan dès le démarrage du projet. Avant même de définir votre stratégie fiscale, vous pouvez explorer les étapes pour Devenir indépendant afin de structurer votre lancement en toute sécurité.

L’assiette de cet impôt correspond au résultat net après déduction des charges fiscalement justifiées. Toutefois, certaines charges comme les provisions excessives ou les amortissements non conformes peuvent être réintégrées dans le calcul de l’impôt.

Il est à noter que les paiements effectués directement à l’administration fiscale peuvent, sous conditions, être déduits de l’assiette de calcul.

Comment est-il calculé ?

L’impôt sur les bénéfices est également structuré sur trois niveaux :
  • Au niveau fédéral : le taux de 8,5 % s’applique de manière uniforme à toutes les sociétés concernées.
  • Au niveau cantonal : le taux varie entre 5,9 % et 16 % selon le canton. Certains cantons appliquent un taux unique, tandis que d’autres adoptent un système progressif ou mixte :

    • Les cantons comme Argovie (AG), Soleure (SO), Saint-Gall (SG) ou Thurgovie (TG) appliquent un tarif à deux niveaux, avec un taux réduit pour les bénéfices réinvestis.
    • Les cantons de Bâle-Campagne (BL), Grisons (GR) ou Neuchâtel (NE) utilisent un taux progressif qui augmente selon le montant du bénéfice.
    • Les cantons comme Berne (BE), Schwytz (SZ) ou Valais (VS) adoptent un barème mixte, tenant compte à la fois du rendement et du capital investi.
  • Au niveau communal : certaines communes ne prélèvent pas directement l’impôt sur le bénéfice. C’est le cas de Bâle-Ville (BS), où une partie de l’impôt cantonal est redistribuée aux communes. D’autres, comme celles situées dans les cantons de Saint-Gall ou Argovie, appliquent une surtaxe communale modulable.
Exemple concret : une entreprise domiciliée à Zoug paiera environ 11,35 % d’impôt total sur les bénéfices, alors qu’une entreprise installée à Zurich peut atteindre jusqu’à 21 %.
L’impôt ecclésiastique

L’impôt ecclésiastique

L’impôt ecclésiastique est une particularité du système fiscal suisse. Il s’agit d’un impôt prélevé par certaines confessions religieuses reconnues d’intérêt public, avec l’accord des autorités cantonales. Il peut concerner aussi bien les personnes physiques que les personnes morales, y compris les entreprises.

Qui est concerné ?

L’assujettissement à l’impôt ecclésiastique varie selon les cantons. Dans certains d’entre eux, comme Argovie, Lucerne ou Zurich, les sociétés de capitaux (SA, Sàrl) peuvent être tenues de verser cet impôt, même si elles ne sont pas liées à une organisation religieuse.

En revanche, d’autres cantons n’imposent que les personnes physiques. La décision revient au canton et à la commune. C’est pourquoi il est essentiel de se renseigner localement sur les règles applicables.

Comment est-il calculé ?

L’impôt ecclésiastique est généralement calculé en pourcentage de l’impôt cantonal. Son taux varie selon la confession concernée (église catholique, réformée, etc.) et peut atteindre entre 10 % et 20 % de l’impôt cantonal sur le bénéfice.

Exemple : si une société paie 10 000 CHF d’impôt cantonal sur le bénéfice, elle pourra devoir entre 1 000 et 2 000 CHF supplémentaires au titre de l’impôt ecclésiastique.

Ce montant est directement perçu par la paroisse ou l’institution religieuse bénéficiaire, qui en assure ensuite la gestion.

Peut-on y échapper ?

Dans certains cantons, il est possible pour les entreprises de formuler une demande d’exonération, notamment si elles estiment qu’elles ne doivent pas financer une activité religieuse. Toutefois, ces demandes sont rarement acceptées et dépendent de critères précis fixés localement.

En résumé, l’impôt ecclésiastique est une charge complémentaire à anticiper, en particulier si vous vous installez dans un canton où cette contribution s’applique aux personnes morales.

Adam Abdellaoui

Hors-lieu
+41 (44) 5152530

L’impôt sur le capital

En Suisse, les entreprises ne sont pas uniquement soumises à l’impôt sur les bénéfices. Elles doivent également s’acquitter d’un impôt sur le capital, c’est-à-dire sur les fonds propres figurant au bilan de l’entreprise. Cet impôt est exigé indépendamment du résultat réalisé : même une société déficitaire peut y être soumise.

Que comprend le capital imposable ?

Le capital soumis à l’impôt inclut généralement :
  • le capital social libéré (actions ou parts sociales) ;
  • les réserves légales ou facultatives ;
  • les bénéfices reportés non distribués ;
  • le capital investi par les associés ou actionnaires ;
  • dans certains cantons, des provisions ou dettes subordonnées.
Ce sont donc les ressources financières propres de l’entreprise, qui servent à financer son activité et qui figurent en haut du passif du bilan.

Taux et modalités de calcul

Contrairement à l’impôt sur les bénéfices, l’impôt sur le capital n’est pas perçu au niveau fédéral, mais uniquement au niveau cantonal et communal. Chaque canton fixe librement le taux applicable.
Le taux de base varie généralement entre 0,001 % et 0,5 %, mais peut être augmenté par une surtaxe communale. Certains cantons appliquent un taux réduit pour les holdings ou les sociétés mixtes.

Exemple : dans le canton de Vaud, une société peut être imposée à un taux de 0,3 % sur son capital, tandis que dans le canton de Zoug, ce taux peut être inférieur à 0,05 %.
Le calcul s’effectue en multipliant le capital imposable (au 31 décembre de l’exercice fiscal) par le taux cantonal et communal en vigueur.

Allègement possible en cas de bénéfices importants

Dans plusieurs cantons, il existe une règle d’imputation entre l’impôt sur les bénéfices et l’impôt sur le capital. Ainsi, si l’entreprise paie déjà un montant significatif d’impôt sur les bénéfices, cela peut réduire ou neutraliser partiellement l’impôt sur le capital.

Cela permet d’éviter une double imposition excessive sur les sociétés rentables, et de rééquilibrer la charge fiscale globale.

Particularité pour les holdings

Les sociétés holdings bénéficient souvent de régimes spéciaux, notamment en ce qui concerne l’impôt sur le capital. Leur taux est généralement réduit, en contrepartie du fait qu’elles ne réalisent pas d’activité commerciale directe sur le territoire suisse.

En résumé, l’impôt sur le capital constitue une charge fixe à ne pas négliger dans votre prévisionnel, même si elle reste modérée dans la plupart des cantons. Il est indispensable de la prendre en compte dans le cadre d’une planification fiscale efficace.
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Autres impôts à prendre en compte

Autres impôts à prendre en compte

Outre les impôts principaux sur les bénéfices, le capital et parfois l’Église, une entreprise établie en Suisse peut être soumise à d’autres formes de fiscalité. Il est important de les connaître afin d’établir un budget réaliste et de respecter les obligations légales en vigueur.

TVA (Taxe sur la valeur ajoutée)

La TVA est un impôt indirect perçu sur la consommation. Elle s’applique à la majorité des biens et services vendus en Suisse. Une entreprise est obligatoirement assujettie à la TVA si elle :
  • réalise un chiffre d’affaires global supérieur à 100 000 CHF par an (ou 250 000 CHF pour les associations et fondations à but non lucratif) ;
  • exerce une activité commerciale, même partiellement.
Les entreprises assujetties doivent facturer la TVA, établir des décomptes périodiques et la reverser à l’AFC, après déduction de la TVA déductible.

Droit de timbre

Le droit de timbre fédéral concerne principalement :
  • la constitution ou augmentation du capital social (droit d’émission de 1 %) ;
  • les transactions sur titres (droit de négociation) si l’entreprise est un intermédiaire reconnu.
Ce droit ne concerne donc que certaines opérations ponctuelles, mais son impact peut être significatif lors de la création ou de l’augmentation du capital.

Taxes professionnelles ou locales spécifiques

Certaines communes ou cantons imposent des taxes supplémentaires aux entreprises, comme :
  • les taxes sur les enseignes ou l’occupation du domaine public ;
  • les redevances pour l’élimination des déchets professionnels ;
  • les taxes de formation professionnelle dans certains secteurs.
Ces montants sont généralement modestes, mais ils peuvent s’accumuler et créer des écarts selon la localisation de l’entreprise.

En résumé, une bonne gestion fiscale implique une connaissance globale de toutes les charges obligatoires, qu’elles soient majeures ou secondaires. À ce titre, une Étude de marché constitue une base incontournable pour valider la viabilité économique de votre projet. Anticiper l’ensemble de ces impôts permet d’éviter les mauvaises surprises et de piloter son activité avec plus de sérénité.

Comment réduire votre fiscalité ?

La fiscalité des entreprises en Suisse peut varier fortement d’un canton à l’autre. Il est donc possible, sous certaines conditions, d’optimiser la charge fiscale de manière parfaitement légale. Voici les leviers les plus couramment utilisés par les entrepreneurs suisses.

Choisir judicieusement son lieu d’implantation

Le premier levier d’optimisation est géographique. En effet, le taux d’imposition total (fédéral + cantonal + communal) varie entre 11 % et plus de 20 % selon la localisation. En choisissant un canton comme Zoug, Nidwald ou Lucerne, vous pouvez significativement réduire la charge fiscale sur vos bénéfices et votre capital.

Adapter la structure juridique

Le choix entre une entreprise individuelle, une société en nom collectif, une Sàrl ou une SA peut impacter le niveau d’imposition.

Par exemple :
  • les entreprises individuelles sont imposées sur le revenu de l’entrepreneur, ce qui peut entraîner un taux progressif élevé dès un certain seuil ;
  • les sociétés de capitaux permettent d’optimiser via la rémunération (salaire + dividendes) et bénéficient d’un impôt fixe sur le bénéfice.
Un conseil fiscal personnalisé vous permettra de choisir la forme juridique la plus avantageuse selon votre profil.

Déduire toutes les charges autorisées

La loi fiscale suisse autorise la déduction d’un large éventail de charges professionnelles, telles que :
  • les salaires et cotisations sociales ;
  • les frais de déplacement et de représentation ;
  • les amortissements ;
  • les intérêts sur emprunts commerciaux ;
  • les provisions justifiées (litiges, risques clients, etc.).
Une comptabilité bien tenue est la clé pour maximiser les déductions autorisées.

Profiter des régimes spécifiques

Certains régimes fiscaux sont avantageux, notamment :
  • le régime des holdings, qui réduit l’imposition sur les dividendes reçus ;
  • le régime des sociétés mixtes, pour les entreprises dont une part importante de l’activité se fait à l’étranger ;
  • les allègements pour jeunes entreprises innovantes, dans certains cantons.
Ces régimes requièrent des critères précis : il convient de vérifier leur éligibilité avec un spécialiste.

Anticiper et planifier avec un fiduciaire

Enfin, faire appel à un fiduciaire expérimenté vous permet de sécuriser vos déclarations fiscales, d’anticiper les contrôles et de bénéficier de conseils stratégiques sur la durée.

L’optimisation fiscale ne consiste pas à éluder l’impôt, mais à maîtriser les règles en vigueur pour limiter la pression fiscale sans risque juridique.

Conclusion

La fiscalité des entreprises en Suisse se distingue par sa structure tripartite (fédérale, cantonale et communale) et sa variabilité selon les régions. Bien qu’elle soit globalement attractive par rapport à d’autres pays européens, elle comporte de nombreuses spécificités qu’il est essentiel de comprendre pour bien piloter son activité. Par ailleurs, avant de déposer une marque ou un nom commercial, il est essentiel de enregistrer mon nom d'entreprise pour garantir sa protection juridique.

Entre l’impôt sur les bénéfices, l’impôt sur le capital, la TVA, les taxes locales et les contributions particulières comme l’impôt ecclésiastique, chaque entreprise doit anticiper ses obligations fiscales dès la phase de création. Cela permet d’intégrer ces charges dans le business plan, d’éviter les imprévus, et de bâtir une stratégie de croissance durable.

En vous entourant des bons interlocuteurs — comptables, fiduciaires, conseillers fiscaux — et en effectuant les bons choix (lieu d’implantation, statut juridique, structure de rémunération), vous pouvez significativement alléger la pression fiscale sans enfreindre la législation.

En somme, une bonne gestion fiscale, c’est un gage de sérénité, de rentabilité, et de pérennité pour votre entreprise en Suisse.

Adam Abdellaoui

Hors-lieu
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FAQ : La fiscalité des entreprises

Les entreprises suisses doivent s’acquitter de l’impôt sur les bénéfices, de l’impôt sur le capital, de la TVA, ainsi que d’éventuelles taxes cantonales, communales ou ecclésiastiques.
Avertissement juridique. Cet article ne constitue pas un conseil juridique et ne crée pas de relation avocat-client. Il est fourni uniquement à des fins d’information.
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