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Base de connaissances

Créer son entreprise en Suisse : les 5 étapes essentielles

Dari Podhur, Conseiller
23 Peut, 2025

Table des matières

Introduction

Créer une entreprise en Suisse séduit chaque année des milliers d’entrepreneurs. Avec sa fiscalité compétitive, son environnement économique stable, son système bancaire performant et son ouverture internationale, la Suisse représente un écosystème particulièrement favorable à la création d’activité. Que vous soyez un entrepreneur local ou étranger, les conditions sont réunies pour bâtir une structure pérenne.

Cependant, lancer une société en Suisse ne s’improvise pas. Il s’agit d’un processus administratif structuré, reposant sur plusieurs étapes incontournables. De la définition du nom à l’immatriculation au registre du commerce, en passant par le choix de la forme juridique et la rédaction des statuts, chaque phase doit être abordée avec rigueur.

Ce guide vous propose une feuille de route claire en 5 étapes, pour vous permettre de créer votre entreprise en Suisse efficacement, en toute conformité et avec une vision stratégique. Il s’adresse aux futurs fondateurs de Sàrl, de SA ou d’entreprise individuelle, ainsi qu’à toute personne souhaitant comprendre les bases de la constitution d’une société suisse. Ceux qui souhaitent concilier activité salariée et entrepreneuriat peuvent également consulter notre guide pour Créer son entreprise tout en gardant leur emploi.

Adam Abdellaoui

Hors-lieu
+41 (44) 5152530
1ère étape : Trouvez un nom d’entreprise

1ère étape : Trouvez un nom d’entreprise

Le choix du nom de votre entreprise constitue la première décision stratégique dans le parcours de création. Il s’agit d’un élément identitaire fort qui vous distinguera auprès des clients, partenaires, fournisseurs et autorités.

Ce que dit la loi suisse

En Suisse, le nom d’entreprise – ou raison sociale – est réglementé.
Son encadrement dépend de la forme juridique choisie :
  • Pour une entreprise individuelle, le nom doit obligatoirement contenir le nom de famille du fondateur (exemple : “Berger Électricité”) ;
  • Pour une Sàrl ou une SA, une plus grande liberté est accordée : le nom peut être inventé, descriptif ou symbolique, tant qu’il est distinctif et ne porte pas atteinte à des droits existants.
Qu’il s’agisse d’une société ou d’un entrepreneur individuel, le nom choisi doit :
  • Être disponible (pas encore utilisé ou protégé en Suisse) ;
  • Ne pas induire en erreur sur l’activité ou la forme juridique ;
  • Ne pas heurter l’ordre public ou contenir des termes protégés (comme “banque” sans agrément).

Comment vérifier la disponibilité d’un nom

Voici les étapes à suivre :
  • Consulter le site Zefix, la base officielle du registre du commerce suisse ;
  • Vérifier la disponibilité du nom de domaine Internet (.ch, .com, etc.) pour assurer la cohérence de votre communication en ligne ;
  • Si le nom est central dans votre image de marque, envisager un dépôt à l’IPI (Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle) pour protéger le nom comme marque commerciale ;
  • Réserver temporairement votre raison sociale si vous n’êtes pas encore prêt à immatriculer votre société.

Conseils de naming efficaces

  • Choisissez un nom mémorisable, simple à orthographier et à prononcer ;
  • Évitez les acronymes trop obscurs ou les termes trop génériques ;
  • Préférez un nom dont le sens peut s’adapter à l’évolution future de l’activité ;
  • Vérifiez que le nom ne génère pas de connotations négatives dans d’autres langues si vous ciblez des clients internationaux.
Le nom est bien plus qu’un simple mot : il incarne votre vision, votre positionnement et votre promesse de valeur. Une réflexion soignée à cette étape vous évitera de coûteux changements à l’avenir.
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2ème étape : Définissez la forme juridique de votre entreprise

Le choix de la forme juridique est une décision structurante qui aura des conséquences directes sur le fonctionnement quotidien de votre entreprise, votre régime fiscal, votre protection personnelle et vos perspectives de développement. En Suisse, plusieurs formes juridiques sont disponibles, chacune avec ses spécificités, ses avantages et ses obligations.

Les principales structures disponibles en Suisse

Voici un aperçu des formes juridiques les plus utilisées :
  • Entreprise individuelle
    solution la plus simple pour se lancer rapidement. Elle reste idéale pour ceux qui souhaitent Créer une entreprise individuelle sans contraintes administratives lourdes. Elle ne nécessite pas de capital minimum, mais l'entrepreneur est responsable de manière illimitée sur ses biens personnels.
  • Sàrl (Société à responsabilité limitée)
    forme juridique très populaire chez les PME. Elle requiert un capital minimum de CHF 20'000, qui doit être entièrement libéré. La responsabilité est limitée aux apports.
  • SA (Société anonyme)
    adaptée aux projets de plus grande envergure ou à ceux nécessitant une levée de fonds. Le capital minimum est de CHF 100'000, dont au moins CHF 50'000 doivent être libérés à la création.
  • Société simple
    structure contractuelle utilisée pour des partenariats ponctuels. Elle n’a pas de personnalité juridique propre et engage solidairement les associés.

Comparatif des formes juridiques principales

Forme juridique

Capital minimum

Responsabilité

Inscription au RC

Idéal pour

Entreprise individuelle

Aucun

Illimitée (personnelle)

Facultative (> CHF 100'000)

Freelances, artisans, indépendants

Sàrl

CHF 20’000

Limitée au capital investi

Obligatoire

PME, activités de services ou e-commerce

SA

CHF 100’000 (50’000 libérés)

Limitée au capital investi

Obligatoire

Startups, investisseurs, grande structure

Société simple

Aucun

Illimitée et solidaire

Non

Associations temporaires ou projets communs

Critères pour faire le bon choix

Le bon choix dépendra de plusieurs facteurs :
  • Le niveau de risque financier : si vous souhaitez protéger votre patrimoine personnel, évitez l’entreprise individuelle.
  • Le nombre d’associés : certaines formes comme la SA ou la Sàrl permettent facilement d’intégrer plusieurs personnes.
  • Le besoin en financement externe : la SA facilite l’entrée d’investisseurs.
  • La charge administrative : l’entreprise individuelle est très souple, la SA demande un formalisme plus important.
Avant de vous décider, il est fortement recommandé de solliciter l’avis d’un conseiller fiscal ou d’un fiduciaire. Ce professionnel pourra vous aider à anticiper les conséquences sur la fiscalité, les assurances sociales, les obligations comptables et la succession du patrimoine professionnel.
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3ème étape : Domiciliez votre entreprise en Suisse

3ème étape : Domiciliez votre entreprise en Suisse

La domiciliation d’entreprise désigne l’adresse officielle où la société est enregistrée et où elle exerce son activité administrative. C’est à cette adresse que seront envoyés tous les documents juridiques, fiscaux et commerciaux. Ce choix ne se limite pas à une formalité : il peut avoir un impact fiscal, stratégique et logistique sur le développement de votre entreprise.

Options de domiciliation

En Suisse, plusieurs options s’offrent à vous pour domicilier votre entreprise :
  • Votre propre local commercial : idéal si vous possédez déjà un bureau ou un atelier. Cela donne de la légitimité à l’entreprise, mais suppose des frais fixes plus élevés.
  • Une société de domiciliation : vous pouvez louer une adresse auprès d’un prestataire spécialisé (fiduciaire, espace de coworking, incubateur). Ces solutions sont flexibles et permettent de limiter les coûts tout en obtenant une adresse professionnelle reconnue.
  • Domiciliation au domicile privé : sous certaines conditions, une entreprise peut être enregistrée à l’adresse personnelle de son fondateur, notamment dans le cas d’une entreprise individuelle ou d’une Sàrl sans locaux fixes.

Impact du canton de domiciliation

Le lieu de domiciliation influe directement sur la fiscalité de votre entreprise. En effet, les taux d’imposition peuvent varier considérablement d’un canton à l’autre. Voici quelques exemples :
  • Le canton de Zoug est réputé pour ses faibles taux d’imposition, attractifs pour les sociétés de holding ou les startups tech ;
  • Le canton de Genève, bien que fiscalement plus élevé, bénéficie d’un écosystème économique dense et international ;
  • Les cantons comme Schwyz, Lucerne ou Nidwald proposent également des conditions très compétitives pour les nouvelles entreprises.
Il est donc essentiel d’intégrer la fiscalité locale dans votre stratégie de domiciliation, surtout si votre activité génère une marge importante ou si vous prévoyez une croissance rapide.

Étapes pour domicilier votre entreprise

  • Choisir un canton en fonction de votre stratégie fiscale et géographique ;
  • Identifier le type de domiciliation adapté (local propre, fiduciaire, domicile personnel) ;
  • Obtenir un justificatif de domiciliation (bail commercial, contrat de domiciliation ou attestation du propriétaire) ;
  • Fournir ce justificatif lors de l’immatriculation de l’entreprise au registre du commerce.

Bonnes pratiques à retenir

  • Assurez-vous que l’adresse choisie est acceptée par le registre cantonal pour l’activité envisagée ;
  • Optez pour une adresse qui inspire confiance à vos partenaires et à vos clients ;
  • Envisagez de changer de canton en cas de restructuration pour bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse, tout en respectant les conditions du transfert du siège social.
La domiciliation d’entreprise est bien plus qu’un simple critère administratif. Elle constitue un levier d’optimisation stratégique, notamment en termes de fiscalité, d’image de marque et de structure opérationnelle.

4ème étape : Rédigez vos statuts et ouvrez un compte de consignation

Une fois la forme juridique définie et le lieu de domiciliation choisi, l’étape suivante consiste à rédiger les statuts de l’entreprise et à ouvrir un compte de consignation pour le dépôt du capital social. Ces deux démarches sont indispensables à l’immatriculation officielle de la société.

Rédaction des statuts

Les statuts sont l’acte fondateur de votre entreprise. Ce document contractuel encadre le fonctionnement interne de la société et fixe ses règles fondamentales. Il doit être rédigé avec soin, car il constitue la base juridique de toutes les décisions futures.

Les éléments obligatoires à intégrer dans les statuts sont :
  • La dénomination de la société (raison sociale) ;
  • Le siège social ;
  • L’objet de l’entreprise (activité exercée) ;
  • Le montant du capital social et la répartition des parts ou des actions ;
  • Le mode de gouvernance (gérance ou conseil d’administration) ;
  • Les droits et obligations des associés ou actionnaires ;
  • La durée éventuelle de la société.
Les statuts doivent être rédigés sous forme authentique devant un notaire pour les Sàrl et les SA. Si vous visez une structure plus capitalisée, il est aussi possible de créer une Société Anonyme, mieux adaptée aux projets ambitieux ou internationaux. Il est recommandé de se faire accompagner par un fiduciaire expérimenté ou un avocat pour assurer la conformité avec le droit suisse.

Ouverture du compte de consignation

Avant l’enregistrement officiel de votre entreprise, vous devez déposer le capital social sur un compte de consignation, également appelé compte de blocage. Ce compte temporaire est ouvert auprès d’une banque suisse au nom de la société en formation.

Les montants minimaux à déposer sont :
  • CHF 20'000 pour une Sàrl (intégralement libérés) ;
  • CHF 100'000 pour une SA (minimum CHF 50'000 libérés à la constitution).
Une fois le dépôt effectué, la banque émet une attestation de dépôt de capital, document exigé par le notaire et le registre du commerce pour valider la création de la société.

Après l’immatriculation

Une fois la société officiellement inscrite, les fonds consignés sont débloqués et transférés vers le compte courant de l’entreprise. Ce capital devient alors disponible pour financer les premières dépenses de fonctionnement : loyers, salaires, matériel, prestations externes, etc.

Certaines banques proposent une offre groupée “création d’entreprise” incluant :
  • L’ouverture du compte de consignation ;
  • Le passage automatique au compte professionnel après immatriculation ;
  • Un accompagnement administratif personnalisé.
N’hésitez pas à comparer les offres bancaires avant d’ouvrir votre compte.

Cette étape est cruciale : le respect des règles de dépôt et la bonne rédaction des statuts conditionnent la validité juridique de votre entreprise.
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5ème étape : Immatriculez votre société au registre du commerce

5ème étape : Immatriculez votre société au registre du commerce

L’immatriculation constitue l’étape finale du processus de création d’entreprise en Suisse. Elle marque la naissance juridique de la société et permet de commencer l’activité commerciale de manière légale. L’inscription se fait auprès de l’office du registre du commerce du canton où est domiciliée la société.

Quels documents fournir ?

Le dossier d’immatriculation varie légèrement selon la forme juridique (Sàrl ou SA), mais comprend généralement :
  • L’acte de fondation signé devant notaire ;
  • Les statuts de la société ;
  • Les pièces d’identité des fondateurs et dirigeants ;
  • L’attestation bancaire de dépôt du capital social ;
  • Le formulaire officiel d’inscription signé.
D’autres pièces peuvent être exigées : contrat de bail, justificatif de domiciliation, attestation fiscale, selon le canton ou la nature de l’activité.

Délai et procédure

Le registre examine les documents, vérifie la conformité des statuts et la légalité du projet. Si tout est en ordre, l’immatriculation est publiée dans la Feuille officielle suisse du commerce (FOSC). À partir de cette publication, la société existe officiellement, avec une personnalité juridique propre.

Le processus peut prendre entre 5 à 15 jours ouvrables, selon le canton et la complexité du dossier. Il est possible de suivre l’état d’avancement via les sites cantonaux ou par contact direct avec l’administration. La clarté de votre organisation peut être renforcée à l’aide d’un business model canvas, afin de structurer votre stratégie avant l’entrée en activité.

Effets de l’immatriculation

  • La société peut ouvrir ses propres comptes bancaires professionnels ;
  • Elle peut signer des contrats, émettre des factures, embaucher du personnel ;
  • Elle devient redevable des obligations fiscales (TVA, impôt sur les bénéfices) ;
  • Elle bénéficie d’une reconnaissance légale auprès des partenaires.

Astuce de gestion

Pensez à préparer un calendrier de vos obligations post-création : déclarations fiscales, inscriptions sociales, assurances, tenue de la comptabilité. De nombreuses jeunes entreprises sous-estiment cette phase et prennent du retard administratif dès le lancement.

L’immatriculation est bien plus qu’un enregistrement : c’est le point de départ officiel de la vie de votre entreprise.

Conclusion

Créer son entreprise en Suisse est un processus à la fois accessible et exigeant. Grâce à un cadre réglementaire clair, un environnement fiscal favorable et une économie dynamique, le pays attire chaque année de nombreux fondateurs. Mais au-delà des avantages, réussir sa création d’entreprise en Suisse nécessite une préparation rigoureuse, une bonne connaissance des étapes administratives et un accompagnement adapté.

Du choix du nom à l’immatriculation, en passant par la définition de la forme juridique, la domiciliation, la rédaction des statuts et l’ouverture du compte de consignation, chaque décision compte. Ces étapes ne doivent pas être perçues comme des formalités, mais comme les fondations stratégiques de votre société.

Faire appel à un expert – fiduciaire, notaire, juriste ou consultant – peut vous faire gagner du temps, éviter les erreurs et sécuriser juridiquement votre structure. De plus, un accompagnement sur mesure vous permettra d’anticiper vos obligations fiscales, comptables et sociales dès le lancement.

En suivant scrupuleusement les 5 étapes décrites dans ce guide, vous poserez les bases d’une entreprise solide, conforme et prête à se développer dans un marché aussi exigeant qu’opportun.

Créer une entreprise en Suisse, c’est conjuguer ambition, sécurité et précision. Et si un jour l’aventure touche à sa fin, vous pouvez aussi Fermer son Entreprise Individuelle facilement grâce à un processus clair et bien encadré.

Adam Abdellaoui

Hors-lieu
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FAQ : Créer son entreprise

Oui, de nombreux étrangers créent des entreprises en Suisse, notamment des Sàrl ou SA, à condition de remplir certaines exigences de résidence ou de représentation.
Avertissement juridique. Cet article ne constitue pas un conseil juridique et ne crée pas de relation avocat-client. Il est fourni uniquement à des fins d’information.
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